Espace de libertés – Octobre 2016

Euthanasie d’un mineur: émotion ou émoi?


Espace de brièvetes

La nouvelle du décès de quelqu’un n’est jamais réjouissante. En particulier lorsqu’il s’agit d’un être jeune et, en théorie du moins, promis à l’avenir le plus radieux. Mais la réalité est parfois d’une dureté ignoble. En tout cas, l’euthanasie d’un jeune homme âgé de 17 ans qui a été rendue publique mi-septembre n’a été considérée par personne comme une bonne nouvelle. Mais, depuis l’extension de la dépénalisation de l’euthanasie aux mineurs votée en 2014, c’était effectivement une première dans notre pays. Sans cette loi, ce jeune Flamand aurait dû attendre ses 18 ans pour être enfin soustrait aux souffrances extrêmes qu’il endurait. Ou alors, ses médecins auraient dû commettre un acte illégal et risquer les poursuites judiciaires. Sa famille aurait peut-être été tenue dans l’ignorance, de peur d’une fuite, et il y a gros à parier qu’elle n’aurait pas pu dire au revoir dignement à ce fils sûrement très aimé. Ou alors elle aurait dû se rendre complice de ce qui aurait été, juridiquement, qualifiable d’assassinat. Est-ce ce genre de chose que souhaitent ceux qui continuent à crier au scandale à propos de cette possibilité d’offrir une issue humaine à des personnes en très grande souffrance? Il n’en reste pas moins que le cas en question est rarissime et que la manière dont il s’est déroulé sera strictement évaluée par la commission chargée de ce travail indispensable.