Ramon Casha, le président de la Maltese Humanist Association (MHA), est décédé inopinément le 23 janvier dernier, à l’âge de 47 ans. Sans jamais se départir de son calme, Ramon a œuvré sans relâche pour ouvrir la société maltaise, corsetée par un lourd passé catholique. Il était ainsi en première ligne du combat qui a permis, en 2011, d’introduire le divorce civil. Jusque-là, en effet, le divorce n’était possible qu’en passant par les tribunaux religieux. Il a également mené la campagne pour l’abolition du blasphème qui a permis de supprimer le délit de «diffamation de la religion». La MHA a également soutenu les organisations LGBT dans leur combat pour l’égalité qui a conduit en 2014 le Parlement a approuver l’union civile entre personnes de même sexe, qui leur confère les mêmes droits que les personnes mariées, y compris celui d’adopter. Ramon avait également été impliqué dans la campagne qui a permis de légaliser la pilule du lendemain en 2016. Il était aussi actif dans l’aide aux migrants qui échouent à Malte, au propre comme au figuré. Ramon était de tous les combats progressistes, il laissera le souvenir d’un activiste laïque infatigable. Il utilisait la raison et les faits pour remettre en cause un à un les tabous de la société maltaise. C’était une figure largement respectée pour son engagement, et son honnêteté intellectuelle lui valait l’estime de tous, même de ses adversaires. Il laissera au moins deux grands combats inachevés: l’avortement et l’euthanasie. Mais il aura montré la voie et d’autres sont là pour reprendre le flambeau. (PAP)
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