Autriche, Hongrie, Pays-Bas, Allemagne, Grande-Bretagne, France – sans même parler des États-Unis : la droite extrême et décomplexée caracole au sommet des sondages, charriant son flot de pseudovérités populistes auxquelles de larges franges de la population adhèrent. Par dépit ou par facilité, par renoncement ou par méchanceté, qu’importe: le péril brun est de retour et ce n’est pas gagner un « point Godwin » que d’évoquer l’analogie de notre époque avec les années trente. Les ingrédients sont les mêmes: crise économique, chômage de masse, classe politique détachée des réalités, recherche d’un bouc émissaire à rendre responsable de tous les maux. Un terreau fertile pour ceux qui se disent « antisystème », hurlent aux « tous pourris » et crachent des anathèmes qui, pour être sans objet, n’en produisent pas moins des effets.
Et il ne faut pas creuser bien loin pour s’apercevoir qu’ils sont tout aussi « pourris » que les autres – si ce n’est davantage.
À travers toute l’Europe, les partis antidémocratiques, racistes, xénophobes et eurosceptiques sont aux portes du pouvoir. Alors que jusqu’ici, on pouvait compter sur un sursaut citoyen, un cordon sanitaire ou un réflexe de protection lié au souvenir de la guerre, aujourd’hui, tout est possible, même le pire. Les exemples de Trump et du Brexit nous le rappellent à suffisance.
Face à une telle menace dont nous ne mesurons pas la puissance de la lame de fond, il n’y a qu’une attitude possible: la résistance. Et pour résister, il convient d’abord de s’informer. C’est la seule prétention des pages qui suivent.
Démocrates de tous les pays, unissez-vous!
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Illsutrations: Olivier Wiame