En bon français: « Grève pour l’abrogation ». C’est le nom de la campagne irlandaise pour la dépénalisation de l’avortement qui atteindra son sommet le 8 mars, journée internationale des droits des femmes. Il est vrai qu’en Irlande, l’avortement est un délit passible de lourdes peines de prison. Ce 8 mars, les femmes irlandaises seront donc en grève pour marquer le coup. Certaines prendront tout simplement un jour de congé, celles qui ne travaillent pas sont invitées à ne rien faire non plus à la maison, mais toutes porteront du noir en signe de protestation. But de l’opération: contraindre le gouvernement à organiser au plus vite un référendum sur l’abrogation du «huitième amendement» de la Constitution. Cette disposition accorde au fœtus les mêmes droits qu’aux femmes enceintes. Il interdit toute forme d’IVG, même en cas de viol ou d’inceste. En 2014, un cas douloureux avait illustré la détresse dans laquelle peuvent se trouver des familles en raison de cette législation d’un autre âge. Une jeune femme de 26 ans, en état de mort cérébrale à la suite d’un accident, avait été maintenue artificiellement en vie contre l’avis de sa famille. La Haute Cour de justice avait mis plus de trois semaines pour décider si les médecins pouvaient ou non « débrancher » la jeune femme enceinte.
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