Crâne rasé, tunique safran, anneau d’or à l’oreille, le nouveau ministre président (Chief Minister) de l’État d’Uttar Pradesh (nord de l’Inde) aime à donner de lui l’image d’un ascète hindou exemplaire qui, de grand matin, commence sa journée en s’occupant de ses vaches (sic).
Mais Yogi Adityanath est tout sauf un saint. Ce quadragénaire diplômé en mathématiques se distingue par une violence verbale exacerbée et des déclarations revanchardes à l’égard des autres communautés. Dans ses meetings électoraux, il s’est parfois laissé aller à appeler ses coreligionnaires hindous à « déterrer les cadavres des femmes musulmanes pour les violer« … Pour lui, il est évident que Mère Teresa faisait partie du vaste complot visant à christianiser l’Inde. Simples propos de campagne dont on sait combien ils peuvent être parfois éloignés de la réalité de l’exercice du pouvoir? Voire.
Son casier judiciaire est bien garni: emprisonné en 2007 pour avoir organisé des émeutes, il est aussi poursuivi pour tentative de meurtre, intimidation criminelle, incitation à la haine et dégradation de lieux de culte. Son appartenance à l’Hindu Mahasabha, une fédération d’organisations hindouistes radicales, ses connexions avec la RSS (Rashtriya Swayamsewak Sangh), un mouvement fascisant responsable de très nombreux faits de violence communautaire, sont autant de signaux significatifs qui ne laissent augurer rien de bon pour la paix civile dans cet État qui est l’un des plus peuplés de toute l’Inde et qui compte une très importante minorité musulmane historique.