Espace de libertés – Janvier 2018

There is an alternative! La preuve par 200


Des idées et des mots

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Margaret Thatcher, la célébrissime Première ministre de Grande-Bretagne dans les années 1980 et 1990, a laissé des souvenirs mitigés… L’une de ses expressions favorites était, paraît-il, qu’il n’y a pas d’alternative, « There is no alternative » dans la langue de Shakespeare, résumée par l’acronyme TINA. C’était sa façon à elle de dire qu’en dehors des lois de l’ultralibéralisme, il n’y avait point de salut. Aujourd’hui, il est frappant de constater que la politique de beaucoup de gouvernements libéraux de par le monde est toujours redevable du « thatchérisme », même s’ils ne le disent pas ouvertement: réduction du rôle et des dépenses de l’État, privatisation des services publics, déréglementation, dérégulation, etc. Dans le cas de Thatcher, cette politique conduira notamment au creusement des inégalités et des disparités sociales, à une réduction de la sécurité sociale et à une spéculation nancière qui provoquera une crise mémorable en septembre 1992 et qui, selon certains économistes, serait à l’origine de celle de 2008.

Mais il n’y avait pas d’alternative, paraît-il. Est-ce toujours le cas aujourd’hui? Si oui, c’est donc que le destin de l’humanité est écrit dans les astres et que la sacro-sainte « main invisible du marché » dirige nos vies aussi implacablement que Dieu, Jéhovah, Allah ou Vishnou (biffer la mention inutile).

Alors, fatalité? Que non, nous dit l’économiste (et militant) belge Olivier Bonfond dans son ouvrage paru récemment aux éditions du Cerisier, l’atypique éditeur montois. Non seulement il faut « tuer TINA » mais avec ses 200 propositions, Olivier Bonfond prouve qu’il existe bel et bien de nombreuses alternatives… Du moins si l’on accepte les raisonnements proposés dans ce qui reste un essai idéologiquement très engagé. En définitive, tout est peut-être là: dans le présupposé qui guide le regard que l’on porte sur le monde. Il est vrai qu’Olivier Bonfond travaille pour le Centre d’éducation populaire André Genot, une organisation d’éducation permanente très proche de la FGTB.