Espace de libertés – Janvier 2018

Coup de poignard dans le dos pour les femmes portugaises. Le tribunal de la petite ville de Viseu a récemment acquitté un homme accusé de violences conjugales sous prétexte qu’une femme « autonome, non soumise et indépendante de son mari » ne pouvait être victime de maltraitance. On en tombe de notre chaise! Le prononcé, rempli de stéréotypes, a par exemple souligné que la plaignante était une femme à « fort caractère » et qu’elle n’aurait pas pu « accepter tant d’abus, et durant si longtemps, sans les dénoncer ». L’intimé a donc été acquitté. Il a néanmoins été condamné pour possession d’armes à feu… Le même tribunal avait par ailleurs déjà jugé une autre affaire avec le même type d’arguments, estimant alors que la plaignante n’avait pas pris des photos des marques d’agression et qu’elle était tombée enceinte de l’homme qu’elle accusait de violence. Une autre affaire, cette fois jugée dans la ville de Porto, a aussi soulevé la polémique dans le pays, puisque l’accusé s’était vu accorder des circonstances atténuantes (il avait frappé sa femme in dèle à coups de bâton clouté) sous prétexte que « l’adultère commis par une femme est une conduite que la société condamne fortement ». Quand on vous dit qu’il y a encore du travail pour protéger les femmes des violences intrafamiliales!