La communauté soufie a à nouveau subi les affres du terrorisme il y a quelques semaines, avec quelque 300 morts, suite à l’attaque d’une de leurs mosquées, dans le Sinaï. Pourquoi cette minorité est-elle la cible des fondamentalistes? S’il n’a pas fallu attendre Daesh pour que ce courant tolérant de l’islam soit régulièrement malmené, il est parfois difficile de comprendre les raisons pour lesquelles il dérange tant les intégristes. La première étant peut-être que le soufisme s’oppose aux courants littéralistes de l’islam, en s’adaptant systématiquement à la culture locale, tout en séduisant une certaine élite politique et économique. Alors que les intégrismes tel que le wahhabisme, partent du principe qu’il n’existe qu’un véritable islam, rigoriste, qui doit être le même pour tous les fidèles. De plus, les partisans d’un islam radical considèrent généralement que ces courants minoritaires ne font pas partie de l’islam, les accusant d’idolâtrie et d’hérésie. Une bataille idéologique, mais aussi de pouvoir, qui passe régulièrement par des bains de sang, en Égypte, mais aussi au Pakistan, en Somalie ou en Mauritanie.