Les commémorations réveillent bien souvent des horreurs. En décembre dernier, le souvenir fut dédié aux 200.000 personnes broyées par la guerre à la charnière des années 1944-1945 autour de Bastogne. Un mois plus tard, c’est Auschwitz et Birkenau que l’on a revisités en pensée, ces lieux emblématiques du génocide juif. La guerre qui tue les hommes par le canon avait atteint là une autre dimension: l’extermination d’un peuple au seul motif de la race. « Le 27 janvier au matin, racontait un vétéran russe dans Libération, nos troupes ont libéré Auschwitz et Birkenau, les deux plus grands camps de concentration […] En période d’afflux massif de prisonniers, 10.000 à 15.000 personnes étaient exterminées chaque semaine dans les chambres à gaz. […] Un tableau effrayant« . En dépit du procès de Nuremberg, il fallut pourtant de longues années encore pour que le génocide prenne sa place dans les têtes et dans l’histoire. Et devienne une pierre angulaire de la façon d’aborder notre temps. (map)