Lorsqu’une femme annonce sa grossesse sur son lieu de travail, c’est souvent avec beaucoup de joie et d’émotion. Mais aussi de l’appréhension. Car les collègues et supérieurs n’ont pas forcément la même réaction. Même en 2017, devenir maman continue à peser négativement sur la carrière d’une femme. C’est ce que révèle une enquête réalisée par l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, sur la maternité et le travail. Et les préjudices sont loin d’être anecdotiques. Sur 930 femmes ayant participé à cette enquête, trois sur quatre avouent avoir été confrontées à une forme de discrimination. Cela va de l’inégalité de traitement à la tension au travail liée à sa grossesse, au fait de ne pas oser se présenter enceinte à une offre d’emploi, à des pressions subies pour qu’elles effectuent un pas de côté, qui peut pousser à envisager la démission. Elles sont 22% à se plaindre de tels traitements. Et quand les femmes « tiennent bon », certaines témoignent des tactiques mises en place pour les décourager, comme leur imposer des horaires inconciliables avec une vie de famille et l’éducation des enfants. Si une législation spécifique aux femmes enceintes est censée les protéger du licenciement ou de certains horaires et tâches inadéquats, beaucoup de femmes méconnaissent leurs droits et un certain nombre d’employeurs ne les respectent pas. Enfin, dans 69% des cas, les discriminations sont indirectes et plus difficilement identifiables.
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