Le jury du Prix du livre politique a choisi de cou- ronner cette année l’ouvrage de François De Smet, La marche des ombres. Réflexions sur les enjeux de la migration, paru dans la collection « Liberté j’écris ton nom ».
Comme le souligne le jury dans son communiqué, « en 85 pages, François De Smet bouscule toutes les idées reçues sur les migrations. Et c’est d’une écriture bougrement efficace. Son immense mérite, c’est d’abolir les distinctions subtiles, mais artificielles entre réfugiés politiques et réfugiés économiques (notions qui par ailleurs n’existent pas dans la législation). Sa qualité première, c’est d’asseoir philosophiquement ses raisonnements, sans jamais tomber dans l’abstraction. Dans sa façon d’aborder la problématique des centres fermés pour illégaux, par exemple, il dresse le constat, au-delà du bien et du mal, que c’est, tout simplement, inefficace. L’auteur de La marche des ombres ne se pose jamais en donneur de leçon. Au contraire. C’est une magistrale démonstration que la question n’est pas simple, et qu’il n’existe pas de réponse simple. Et par les temps qui courent, c’est primordial. »
L’auteur, devenu dans l’intervalle directeur de Myria, n’a pas coutume de mâcher ses mots. Outre le caractère brûlant de l’actualité qui en rend la lecture salutaire, ces mots soigneusement choisis font du bien dans l’océan d’idées reçues et de craintes irraisonnées qui font florès, sur les réseaux sociaux comme sur les lieux d’accueil. La marche des ombres est à recommander à tous: parents, enfants, enseignants, éducateurs, politiques, secrétaires d’État… a n, comme aurait dit Camus, de nommer en n les choses et de retrouver le chemin de l’humanisme qui fonde la démocratie. (yk)