Après la tentative – reportée mais pas terminée – de faire passer une loi rendant tout avortement pratiquement impossible en Pologne, c’est en Russie que les antichoix se déchaînent. Dès fin septembre, le patriarche de Moscou signait une pétition lancée par des militants orthodoxes. Cette initiative appelle à « reconnaître l’être humain comme vivant dès sa conception » et à interdire l’interruption de grossesse, que ce soit chirurgicalement ou médicalement. Le patriarche Kirill a été rejoint par le grand mufti de Russie et par la déléguée russe aux droits de l’enfant.
Dans un premier temps, le but est de retirer l’IVG du régime public d’assurance-maladie, officiellement pour que ceux qui ne soutiennent pas l’avortement n’aient pas à payer pour cela. Dans un second temps, il s’agira d’interdire totalement toute forme d’IVG.
Mais les choses ne sont pas gagnées d’avance car une forte résistance se fait sentir dans la population. Selon un sondage publié fin octobre, 72% des personnes interrogées estiment qu’il n’y a pas lieu d’interdire l’IVG en Russie. Du reste, le ministère de la Santé lui-même n’y est pas favorable. Il estime qu’une telle mesure renverrait l’IVG dans la clandestinité, mettrait en danger la santé des femmes et, en fin de compte, ne réglerait rien du tout. Affaire à suivre.