« Empreintes ou la nature des choses »: la dernière expo de la Fabrique de Soi, fruit de l’aventure artistique de cette année scolaire, incite à la reconnexion entre les jeunes et la nature. Au programme de l’expo: une balade au travers de cinq espaces de création qui font résonner émotions et réflexions en chacun de nous.
Le thème de la dernière expo de la Fabrique de Soi pourrait paraître léger. Et pourtant, le fossé grandissant entre la nature et les êtres humains justifie de s’y intéresser! Depuis octobre 2016, cette école de devoirs propose aux enfants et adolescents de se reconnecter à leur environnement. L’exposition inaugurée le 23 juin prochain reflète ce travail, réalisé avec les 9-16 ans. Un léger changement de style par rapport aux années précédentes où les expos étaient davantage consacrées à des thématiques sociétales fortes, comme le suggèrent leurs titres: « Ordre & Désordre, le monde sur un fil », « Migrations » ou « Solidarités ». Ce travail artistique et créatif marie deux objectifs. Le premier consistant à mettre en valeur et à favoriser la construction de soi des jeunes, notamment grâce à la démarche de la Fabrique qui privilégie une éducation solidaire, conviviale, à l’abri de l’angoisse permanente de l’échec. Ici, les jeunes ont le courage de s’exposer au regard d’autrui, avec des œuvres qui racontent des émotions, des histoires, des rêves qu’elles murmurent à qui sait les entendre… Le second vise à bousculer différents publics dans leurs croyances et leurs préjugés.
Cinq espaces, lieux d’exploration
Afin de plonger au cœur du sujet, l’exposition « Empreintes ou la nature des choses » propose aux visiteurs de se balader au travers de 5 espaces thématiques. Le premier suggère de laisser tomber ses craintes face à cette nature qui pique, gratte, abîme, tue, sent mauvais. Elle qui est parfois moche, bizarre, imprévisible ou encore impressionnante. Enfants et adultes peuvent ainsi être animés par des peurs, par un sentiment souvent irrationnel de rejet, voire de dégoût. L’exposition invite à identifier ces émotions et à les laisser tomber afin de découvrir le versant poétique et enrichissant de notre environnement. Le deuxième espace propose ensuite d’observer et d’admirer la nature, de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Lors des ateliers et sorties, les enfants sont confrontés au mélange de la rigueur et de la créativité. Leurs travaux dévoilent de fait le côté magique, merveilleux et fragile de notre environnement.
Nature bouleversante, magique et à protéger
Mais celui-ci est également l’expression d’un certain chaos et bouscule quelquefois les mauvaises habitudes: c’est le thème du troisième espace de cette expo. Nous ne sommes rien et pourtant nous voilà pointés du doigt. Inondations, cataclysmes, pollutions, fontes, réchauffement: autant de désagréments et de drames qui se retrouvent confinés dans cette zone « qui dérange ». C’est dans cette continuité que s’inscrit le quatrième thème: se fâcher mais aussi (se) protéger. Cet espace révèle par exemple une cabane, comme lieu de protection de l’enfance. Un cocon naturel, magique et secret, à taille humaine, d’où découle un sentiment rassurant. Une invitation à laisser libre cours à son imagination et à ses rêves.
Tout cela, avant d’agir ou d’intervenir: vous êtes dans le cinquième espace! En adoptant certains réflexes, chacun peut en effet contribuer à diminuer son empreinte écologique. Avec le mur des éco-gestes, les jeunes artistes nous invitent à nous engager concrètement. Une exposition, fruit d’un travail scientifique, créatif et artistique, qui démontre que la nature demeure un champ d’exploration fantastique mais fragile.