Espace de libertés – Avril 2015

Espace de brièvetes

Il faut toujours se méfier des immédiats après-guerres, des lois d’exception et des pulsions épuratives. L’après-tuerie de Charlie Hebdo a pu inspirer ce sentiment. En mars, un détenu a été condamné par le tribunal correctionnel d’Orléans à purger un mois de prison supplémentaire pour avoir tenu des propos approuvant l’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo, considérés comme une apologie du terrorisme.»Ceux qui ont canné les journalistes, ils ont eu raison, s’était-il écrié dans sa cellule. Car, que ce soit en Chine, en Allemagne, dans n’importe quel pays, la religion, c’est sacré. On ne se moque pas de la religion, ni du prophète, sinon on te coupe la tête». Les matons avaient rapporté ces propos. Le procureur de la République a réclamé six mois de prison ferme. De son côté, le polémiste Dieudonné s’est pris deux mois de prison avec sursis pour son «Je suis Koulibali».

Dès février, des voix se sont élevées pour dénoncer le fait que la liste des condamnés pour «apologie du terrorisme» ne cessait de s’allonger. Un coup de gueule à l’adresse de la ministre de la Justice Christiane Taubira qui a appelé les procureurs à «une grande fermeté [pour] toutes les infractions commises à la suite des attentats». (map)