Espace de libertés – Avril 2015

Espace de brièvetes

Il y a des mondes qui nous échappent. Ainsi celui des jeux vidéo paraît au premier abord n’être qu’un univers ludique, entre passe-temps, adresse et oisiveté. À bien lire ce que rapporte la presse spécialisée, on s’aperçoit au contraire qu’il y a aussi là du thriller et du drame social. En 2014, l’affaire Zoe Quinn dite le «GamerGate» en fut l’illustration. La développeuse de jeux indépendante Zoe Quinn avait été accusée par son ancien petit ami d’avoir tiré parti de sa relation avec un journaliste pour promouvoir ses jeux. Depuis, l’affaire a pris un tour sexiste. S’en prendre à Zoe, n’est-ce pas s’en prendre aux femmes qui se font de plus en plus nombreuses dans le business du développement? Selon l’International Game Developers Association, 22% des personnes travaillant dans ce secteur étaient en 2014 des femmes, soit une augmentation de 15% par rapport à il y a cinq ans. L’étude montrait encore qu’environ 49% des joueurs sont de sexe féminin. D’où branle-bas de combat dans le très machiste milieu du jeu vidéo où le harcèlement de ces messieurs va, paraît-il, bon train. Des souris et des hommes: le drame n’est jamais loin. (map)