Espace de libertés – Avril 2015

« Dormir avant de mourir pour ne pas souffrir »


Espace de brièvetes

Il n’a pas toujours été simple de mourir en France. Toutefois, le 17 mars, l’Assemblée nationale a ouvert la voie à ce que l’on nomme ici pudiquement «l’endormissement des malades en phase terminale». Objectif: aller vers une meilleure prise en compte des souhaits des patients en «fin de vie» tout en évitant de rouvrir la polémique sur l’euthanasie dans un pays qui, bien que laïque, reste traditionnellement catholique.

Dans un climat passablement consensuel, l’Assemblée nationale a adopté par 436 voix contre 34 une proposition de loi autorisant le recours à une «sédation profonde et continue» pour certains malades incurables qui en feraient la demande. Quant aux médecins, ils auront pour obligation de respecter un refus d’acharnement thérapeutique exprimé d’avance par un patient, ce qui n’était pas le cas jusqu’ici.

Le texte, qui doit encore être avalisé par le Sénat, est le fruit du travail de deux députés: Alain Claeys est socialiste, Jean Leonetti –qui appartient à l’UMP– est le père du précédent cadre légal datant de 2005. La nouvelle loi n’autorisera toutefois ni euthanasie ni suicide assisté. Comme l’a rappelé Jean Leonetti, il s’agit de «dormir avant de mourir pour ne pas souffrir». (map)