En plein match de volley qualificatif entre la Russie et l’Iran, la militante féministe iranienne Darya Safai a brandi une pancarte défendant le droit des Iraniennes à entrer dans les stades. Un double crime. D’abord, afficher des slogans politiques est interdit par la Charte olympique. Ensuite, protester contre les tracasseries faites aux femmes reste toujours extrêmement risqué en Iran. Pourtant, elle l’a fait à visage découvert ou, plutôt, à visage maquillé. En rouge, blanc, vert, couleurs du drapeau de son pays. Il faut dire que, suite à la Révolution islamique, les femmes ont longtemps été interdites de stade. Aujourd’hui, elles peuvent pratiquer certains sports, mais toujours à l’abri du regard concupiscent des hommes. L’année dernière, cependant, le président Rohani a ouvert timidement la porte en permettant à l’équipe féminine de football en salle de prendre part à la Coupe du monde au Guatemala. Mais pour la première fois, une femme a obtenu une médaille aux JO. La jeune taekwondoïste Kimia Alizadeh a en effet décroché le bronze dans sa catégorie. Dans les secondes qui ont suivi, le président Rohani l’a félicitée par un tweet mémorable: «Ma fille, tu as provoqué la joie de tous les Iraniens et en particulier des femmes. Je te souhaite la joie éternelle.» Pas sûr que ça ait provoqué le même enthousiasme chez le Guide suprême de la révolution islamique. (jph)
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