Espace de libertés – Septembre 2016

Touche pas à ma langue?


Droit de suite

Lecteur assidu d’Espace de libertés, ma surprise fut grande en parcourant le numéro de mai 2016 intitulé: «Orthographe: touchée mais pas coulée» de Véronique Bergen.

L’auteure semble en effet ignorer que les rectifications orthographiques auxquelles elle fait allusion ont été publiées au Journal officiel de la République française, qu’elles ne sont pas obligatoires même si beaucoup d’enseignants les utilisent et que des manuels scolaires et des dictionnaires en tiennent compte.

Non, toucher à la langue, ce n’est pas «toucher à la pensée, à lhistoire, au politique», c’est seulement l’adapter à la modernité et, au passage, rectifier des erreurs anciennes. Par exemple, Proust écrivait «nénufar». C’est un scribe incompétent qui transforma le «f» en «ph» pour l’édition 1935 du Dictionnaire de l’Académie, croyant que ce mot venait de nymphea alors qu’il vient du persan.

J’ai personnellement suivi de près la mise en œuvre des rectifications de 1990 et côtoyé quelques-uns de ses initiateurs. Ils n’ont jamais voulu jouer aux dictateurs. Ils ont simplement exercé leur liberté de corriger légèrement certaines graphies. Personne n’est obligé de suivre leurs conseils. L’orthographe modernisée est seulement recommandée. (Henri Landroit)