Depuis mars 2010, Édouard Kabongo attend que son jugement soit rendu. Pas le dernier, mais celui qui clôturera l’action qui est menée contre lui devant le tribunal correctionnel de Namur. Il comparaît pour faux, usage de faux et escroquerie. Prévu début mai, le jugement a de nouveau été remis.
À 56 ans, Édouard Kabongo a de quoi ruminer. L’ancien curé de Loyers et assistant social de Schaerbeek, passé brièvement par la case prison, avait une femme et trois enfants installés à Zemst, dans le Brabant flamand. Et d’autre(s) encore, dit-on. Comme prêtre, il touchait 1600 euros par mois ainsi que les allocations de plusieurs CPAS –lesquels lui réclament aujourd’hui une douloureuse de 80.000 euros. La justice lui reproche aussi d’avoir falsifié ses papiers. En 1997, le ci-devant Kapenda Kabongo avait déposé une demande d’asile. Deux ans plus tard, le même Kabongo (cette fois prénommé Édouard et devenu réfugié politique) était arrivé en Belgique comme prêtre, avec son épouse dans les bagages. Deux cartes d’identité? Normal, répond Kabongo qui attribue ce doublon à la zaïrianisation. Ou à la coutume. C’est selon. (map)