Les cartables ont repris leur place auprès des pupitres. Un petit nouveau est arrivé en classe. Nom de code: CPC. Un cours de philo & Co qui s’infiltre in extremis dans les classes secondaires, après avoir manqué valser avec l’eau du bain – autoproclamée éthique – du grand nettoyage politique estival. Et de la philosophie, on va en avoir besoin pour faire face aux prochains soubresauts de l’actualité. De citoyenneté aussi. Surtout même!
À Espace de Libertés, on a également conjugué l’éthique cet été. Histoire de surfer sur la vague. On l’a même placée au cœur d’un débat philosophique et citoyen. Si si! Une histoire où les protagonistes la tiennent en haute estime, quitte à y perdre tout, pour l’aligner au Panthéon de ses valeurs-sœurs: liberté et démocratie. J’ai nommé les lanceurs d’alerte. Une catégorie de citoyens que d’aucuns rangent dans le groupe des « chiens de garde de nos démocraties », à l’instar des journalistes. Ces mal-aimés, limite souffre-douleurs d’un Trump qui, lui aussi, a marqué cette fin d’été par une éthique toute personnelle… C’est que l’actuel président américain n’a sans doute pas bénéficié de cours de philosophie et citoyenneté. Dommage pour lui. Dommage pour nous. Même s’il croit, lui aussi, lancer des alertes. Et de se prétendre chevalier de l’info-maison-émettrice-de-ses-propres-et-uniques-vérités, histoire de contrecarrer « ces journalistes menteurs » qu’il insulte à quasiment chaque conférence de presse. Mais, dommage encore, il lui manque deux ou trois caractéristiques nécessaires pour y parvenir. L’éthique notamment. Encore elle! Que dire de plus d’un homme qui ose mettre sur le même pied des déverseurs de haine et des citoyens dénonçant les assauts racistes et idées nauséabondes qu’aucune démocratie digne de ce nom ne devrait tolérer?
Osons néanmoins, nous aussi, balayer devant la porte de notre citadelle européenne. Car s’il n’y a pas eu de photo d’un autre petit Aylan échoué sur une plage proche de nous cet été, celui-ci n’en fut pas moins meurtrier, n’épargnant ni femmes, ni enfants, jamais arrivés à bon port. Avec quelques 2.409 migrants décédés dans la « grande bleue » (1), l’Europe ne tient pas ses promesses. Le nom de ce continent qui les a fait rêver est aussi celui d’une institution qui n’aura d’autre choix, tôt ou tard, que de se pencher courageusement sur un phénomène qui ne se tarira jamais: la migration. Faute de devoir faire face à un revers citoyen et à d’autres « xit », sur lesquels nous pouvons philosopher longuement, mais qui pourraient eux aussi, et sans étonnement, replacer le mot-clé de cette saison sous les feux de la rampe.
(1) Statistiques connues jusqu’au 31 juillet 2017. Source: http://reliefweb.int