Quand la Cour européenne des droits de l’homme se penche sur le cas d’un lanceur d’alerte, elle se base sur l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui consacre le droit à la liberté d’expression et à l’information. Logique. Mais au-delà du droit d’informer, la motivation de ces Robins des Bois contemporains réside surtout dans une conscience exacerbée de devoir défendre le bien commun, l’intérêt général, de dénoncer une atteinte, et souvent un déni, des droits et valeurs qui sont bafoués.
Snowden, Deltour, Frachon: ces figures de proue sont connues de tous. Pourtant, il existe potentiellement 1001 lanceurs d’alerte parmi nous. Nous pouvons tous, un jour, être confrontés à une information qui heurte notre conscience, car cela menace le socle des valeurs et fondements de l’État de droit, à diverses échelles.
Attention: cela ne signifie pas que tout citoyen doive se transformer en lanceur d’alerte pour autant! Mais quand toutes les ressources internes ont été épuisées, quand plus aucun rouage classique de défense ne s’active, il ne reste que la voix pour crier. Ou la désobéissance pour protester. Quitte à y perdre tout. Excepté l’essentiel: l’éthique et la vigilance démocratique.
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Illustrations: Stripmax