Espace de libertés – Septembre 2017

Qui a peur du délit de solidarité?


Espace de brièvetes

« On m’incrimine parce que je montre que c’est le bordel complet. Ce dont “on m’accuse”, c’est d’ouvrir mes yeux et de ne pas fermer ma gueule« : tels sont les mots de Cédric Herrou, ce paysan des Alpes-Maritimes qui accueille des migrants chez lui, suite à sa condamnation par la Cour d’appel d’Aix-en-Provence. Les militants engagés auprès des migrants et les avocats du Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigrés) évoquent, eux, un « délit de solidarité » et un message de dissuasion envoyé aux citoyens qui seraient tentés par ce type de… solidarité. Côté justice, on argue qu’il lui est reproché de favoriser l’entrée et la circulation des migrants sur le territoire français. Depuis 2012, une loi protège en effet les personnes qui accueillent les étrangers afin de les aider à préserver leur dignité et intégrité physique, sans contrepartie directe ou indirecte, mais pas le fait de les aider à franchir une frontière.